Au sujet de Nina…..
Il est des peintres qui vous offrent un grand verre d’eau pure là où certains vous brouillent l’estomac.
Ces coins de jardins, ces étagères suspendues au milieu de rien avec le sobre agencement de ceux qui humblement aiment le beau, bien rangé, me font penser à un regard d’enfant, contreplongée sur un monde d’adultes où tout, pesé, pensé, parle d’un certain équilibre.
Nina Parra a la fragilité de ces enfants remettant sans cesse à leur place les objets et les fleurs, reconstituant au centimètre prés l’univers moiré d’un bonheur en permanence déplacé par le temps.
«Si je vous racontais mes paradis, j’y mettrais la vivacité du cuivre et de l’amarante, l’ombre et ces détails bleutés qui sont le sucre de ma vie».
Il n’y a rien autour de ces toiles, c’est comme un fragment arraché d’une planète d’âme flottant dans le vide blanc de nos cruelles amnésies.
Nos yeux seuls sont là pour capturer ces images bruissantes de lumière et dans ces microcosmes, il est bon de s’asseoir, d’inhaler la couleur et d’entendre le murmure crépitant des vergers oubliés.
Alain Cadéo de Iturbide
Poète , écrivain et Professeur d’histoire de l’art.